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Ebourou voyage

5 mars 2014

Maza Mingi

Deux mots : Maza mingi. En d'autres termes, beaucoup d'eau.

Comme à l'habitude, ici le réveil est matinal. Mais bizarrement, alors que la pompe à eau démarre aux environs de 5:30-6:00, ce matin rien. J'attends en me disant que les autres résidants appelleront le gardien avant moi. Je tente d'allumer la lumière, mais les interrupteurs ne répondent pas. Peut-être qu'il manque de carburant et que le gardien est parti en chercher. 8:00, le générateur n'a toujours pas redémarré. Je m'étonne un peu, mais pas plus que ça... Je sors de ma chambre, la première cour est un peu humide, c'est vrai qu'il a plu toute la nuit, et particulièrement très tôt ce matin.

Je passe dans la petite chambre à manger commune aux résidences, et là première surprise. Le carrelage habituellement propre est recouvert de boue, et sur la table à manger trônent trois postes de télévision, sous la surveillance fatiguée d'un garçon que je n'ai encore jamais vu dans l'établissement. Je m'apprête à passer dans la deuxième cour, et là deuxième surprise. Environ 50 à 60cm d'eau brune baigne l'ensemble de la cour, y compris les chambres qui sont en bas-fond où l'eau doit atteindre 1m de hauteur. Les résidents ont dû être évacués durant la nuit, et trouveront aujourd'hui un autre lieu de séjour. Je ressors par la première cour et découvre ce qui reste des dégâts de la nuit.

D'après le voisin de chambre, les eaux se sont déjà retirées de 50 à 75cm depuis la fin de la pluie. Mais il reste un immense lac qui submerge à première vue les pieds de notre résidence, mais surtout, et caché derrière, les habitations qui ont eu une nuit "vraiment difficile." Les premières rumeurs font état de 9 morts dans le quartier avoisinant.

 

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26 février 2014

25 Février 2014

Voilà quatre jours que nous avons atterri et que le sol ponténégrin nous a reçu dans son tintamarre et sa poussière.

Après une heure de cybercafé glacial, nous nous retrouvons dans l'humidité et la chaleur de la route principale, où camions et taxis s'engouffrent laborieusement, comme dans une chanson orchestrée. Les Parisiens et les Barcelonais n'en ont qu'à prendre de la graine. Direction la plage. Chemin rempli d'embuscades diverses telles que flaques de pluie terreuses, détritus innombrables jonchant le sol de la ville, et ce qui est sûr, c'est qu'il n'y aura pas de passage zébré pour vous faciliter la tâche.

PN_je_suis_la_mini

Nous arrivons au bord de la plage, où les vagues grises viennent s'affaisser sur le sable calme. Premiers pas dans l'eau, mouillés jusqu'à mi-mollets, les pantacourts n'y échappent pas! L'air est salé, colle à la peau, et on finit par se poser sur une terrasse de Chinois. On commande un jus et l'Orangina de Suisse fait visage pâle face à la bouteille de verre orange flashy.

Trois jeeps débarquent et débarquent une trentaine d'enfants de toutes les couleurs. Encadrés, ils se promènent sur la plage à la recherche d'un terrain favorable pour leur leçon de sport. Ce sont les enfants de l'équipage Mercy Ship, amarré au Port de Pointe Noire... 

Première prise de contact avec les moniteurs de sports, on va voir si la visite du cargot transformé en véritable bloc opératoire nautique sera possible. On parle en anglais américain, la fille est hollandaise, le contact chaleureux... on échange adresses email et numéro de téléphone. ça, c'est fait !

 

24 février 2014

Atterrissage

Arrivée à Pointe Noire, 23.02.2014 à 4:00.

Les yeux encore brouillés et douloureux, je perçois le train d'atterrissage et me dis "Voilà, on y est. Je suis chez moi." L'endroit me parait familier, les gens aussi. Mon dernier séjour me semble d'hier, et je me sens plus à l'aise que la dernière fois. On débarque. Il est quatre heures du matin mais tous ceux qui nous accueillent sont vifs et réveillés. Nous passons la douane, formalités, contrôle des vaccins internationaux, nous sommes dehors.

L'air est humide, chaud, réconfortant. Mélange de béton humide, de terre, d'inconnu, qui colle à la peau et qui me rappelle encore une fois que "c'est bon, tu es bien arrivée." Nous montons dans la voiture et roulons à toute vitesse jusqu'à l'hôtel où nous allons séjourner. D'habitude cette même route est encombrée d'une double file de taxis bleu et blanc, de taxis bus qu'on appelle des 120, pour le prix de la course, et de quelques rares voitures individuelles. Mais là, la route de terre sèche et creusée par ses habitués diurnes est vide, bordée de maisons qui ne révèleront leurs vraies couleurs qu'au lever du soleil, où les hommes et les femmes commenceront à fourmiller tout autour, s'affairant chacun de ses affaires quotidiennes.

PN_street_mini

Nous parquons dans la cour de l'hôtel, heureux et ne réalisant pas encore tout à fait que le sommeil est bien là, et ne demande qu'une minute d'inattention pour se manifester et nous enlever à cette nouvelle vie qui se présente pour les semaines à venir. En effet, l'humeur serait aux récits des retrouvailles, cela fait tellement longtemps... mais nous reportons cela au lendemain, nous nous installons, et tombons dans le sommeil profond mais agité des nouveaux voyageurs.

24 février 2014

22 Février 2014 - Arrivée à Pointe Noire

Samedi 22 février 2014

Depart_Geneve_mini

5:15 du matin. Il me reste une heure avant de partir, la maison est calme, tout le monde dort. Douche, bol de flocons d'avoine et café au lait, je me sens d'humeur à attaquer la journée, mais reste vigilante face au temps qui a cette mauvaise habitude d'accélérer sa course lorsqu'on lui tourne le dos. La valise est fermée et refermée, réouverte et réajustée car il manque encore ceci et cela, refermée, pesée, ouverte puis finalement refermée, cette fois-ci ça doit être bon, et si jamais, je m'arrangerai là-bas.

Le voyage en train me semble ne durer que quelques minutes. Les souvenirs s'entrechoquent, cette fois-ci, ce sera absolument différent, je le sais. Il n'y aura pas de travail officiel ou officieux dans les hôpitaux ou la brousse, mais mon cœur n'y est pas moins. Je repars pour ce pays que je quittais cinq ans auparavant en larmes (fin d'adolescence oblige), mais déterminée à y revenir sitôt que les circonstances me le permettraient.

 

Genève-Paris Orly. Le contexte change déjà. Les nations se mélangent, forme un ensemble composite, chocs des cultures dans la douceur des halls d'attente vastes et endimanchés de plantes vertes. On mange un sandwich chez "Paul", première dose de méphaquine.

Nous embarquons pour Casablanca – l'inconnu. Je ne connaitrai que l'aéroport durant cette courte escale de deux heures, où un unique hall central bordé de magasins duty free semblables à Paris et Genève nous proposent les "Paris Match" et les "Voici" avec les gadgets souvenirs produits en masse, rassemble les voyageurs venus d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, ponctués de Marocains en habits traditionnels. Je suis marquée par les boîtes aux lettres jaunes, vestiges de la colonisation française, pérennité de l'influence occidentale.

Première rencontre avec la chaleur du soleil qui nous éblouis au travers des immenses vitres du hall. La chaleur devient telle, que nous nous réfugions dans l'ombre permise entre les fenêtres et nous embarquons finalement pour le dernier vol, destination Pointe Noire, escale à Brazzaville.

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